19/06/2007
Parsifal danse maintenant un pas de gavotte avec son armure...
Notes recueillies, écrites et rassemblées aux quatre coins de son bureau :
"La France possède autant de belles voix que les autres pays, et notre époque pourrait se distinguer en organes rares comme au temps de Tito Ruffo. Mais les Reynaldo Han actuels ont tué l'art lyrique.
Les mélodistes de salon ont jailli sur la scène se sont attribués les rôles du grand répertoire. L'époque du susurrement est en pleine floraison. La demie teinte, la voix mixte sont à l'honneur. Les balbutiements intérieurs de l'âme, les moindres tressaillements du « moi-pensant », la voix s'en empare par des tremblements.suspects !
On ébauche rapidement les notes difficiles (on laisse ces effets faciles aux gueulards) et l'on s'étend voluptueusement une tierce plus bas. L'on pense, l'on pense, l'on distille.
Pour chanter il faut s'appeler J.P Sartre ou tout au moins l'avoir lu ! Dans la salle, chacun tend l'oreille, ce que l'on n'entend pas on le perçoit, on le devine.
« Oh ! ce petit Gérard quelle âme, quelle sensibilité, enfin c'est invraisemblable ce garçon devrait chanter Boris ! ! Et l'on dit que les voix se meurent ma chère, c'est à pleurer ».
Gérard sanglote, la salle est debout, on n'y tient plus, vraiment c'est trop ! « Quel jeune éphèbe talentueux, quel ½il, quelle présence, dites moi vous ne trouvez pas que le micro était un peu près ?. »
Toutes ces Marie-Chantal devraient bloquer tous les Gérard dans l'ascenseur des Galeries Lafayette afin d'en expurger l'art lyrique.
Les maîtres de cet art divin veulent s'entourer de comédiens chanteurs, Parsifal danse maintenant un pas de gavotte avec son armure, le numéro fini par une séance de strip-tease, Chevalier est battu et pleure sur son fauteuil en pensant à cette carrière qu'il n'avait pas oser envisager et qui lui échappe.
Au Châtelet un quidam hurle contre le micro, « ce Tino fait un vacarme, c'en est trop, il n'a plus le sens de la nuance, cet homme use son diamant ».
On veut des physiques, des décors, des parfums, il faut que ça remue, l'Orchestre est là pour faire les notes, on est tranquille.
Le public délire, il a tout compris, mais n'a rien entendu. L'Opéra devient théâtre de mimes et puis enfin.il y a de si bons enregistrements.
La race des snobs se délecte de ces raffinements de l'esprit.
Le fameux « pourquoi pas moi » s'insinue chez les chanteurs de charme -charmants- et ses rois du rubatto et du dégueulando y vont de leur grand air d'opéra, l'engouement du public s'empare de ces touche-à-tout la pâmoison est à son comble. Et puis enfin quand on ne peut chanter tout seul, on retrouve ses petits camarades de lycée et l'on forme des septuors, des quatuors, des compagnons du tour du monde.
Quand vraiment aucun son ne peut sortir on tient l'harmonica, ou l'on prend 10 leçons de violoncelle par correspondance avec Pablo Casal.
La radio, le cinéma et les enregistrements ont déformé le goût du public et l'ont entraîné dans des zones trompeuses.
La chanson est à son apogée, elle fuse des faubourgs et les appareils à sous se partagent les hoquets de Gilbert Bécaud et les mélopées vaporeuses de Claveau. Et l'on écoute les grandes voix inhumaines de Dassary et d'Armand Mestral ne comprenant vraiment pas pourquoi on ne les engage pas dans les Théâtres Nationaux."
Écrit par CARON dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, musique, opéra, théâtre, écriture | Facebook | | | |
05/06/2007
Cinéma, Passe ton bac d'abord - 1978
1978 (France)
Genre: Comédie dramatique
Durée: 1h45
Pays: France
Réalisé par: Maurice Pialat
Avec: Sabine Haudepin, Philippe Marlaud, Annick Alane, Michel Caron, Christian Bouillette, Valérie Chassigneux, Jean-François Adam, Frédérique Cerbonnet, ...
Écrit par CARON dans Cinéma et TV | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, musique, opéra, théâtre | Facebook | | | |